Bien gérer son stress et le poids des responsabilités, s'ouvrir à ses pairs pour tenir le cap.
On en sait assez peu sur les secrets de réussite des chefs d'entreprise, sur ce qui leur permet de résister au quotidien, sur l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
La majorité des entrepreneurs sont satisfaits de la manière dont ils concilient vies de famille et professionnelle.
Ce n'est pas simple tous les jours. Leur quotidien est débordant, leurs responsabilités multiples, mais c'est une situation choisie. Ce constat encourageant repose en grande partie sur la famille qui joue un rôle important dans l'équilibre des chefs d'entreprise.
La famille, principal soutien
Le cercle familial est un ingrédient indispensable à la réussite pour huit entrepreneurs sur dix. C'est un refuge qui permet de se détendre et de se ressourcer après le travail. C'est aussi un appui pour leur monde professionnel : 65 % d'entre eux estiment que le soutien de leur entourage a permis à leur entreprise de croître.
Le rôle de la famille et notamment celui du conjoint reste clé : Tous les soirs, avec son épouse, le chef d’entreprise partage sa journée. Il lui confie ses soucis, ses choix, certaines décisions. Cela permet de recevoir un point de vue externe, trouver de nouvelles idées et évacuer la pression.
Un garde-fou pour ne pas travailler nuit et jour, éviter de confondre son entreprise et sa propre personne. Sa volonté de prendre du recul s'est accentuée avec la crise sanitaire : « J'accorde plus de temps à ma famille, et je suis plus compréhensif avec mes salariés sur l'aménagement des horaires », reconnaissent les entrepreneurs.
Cloisonnement clairement affiché
Pour maintenir l'équilibre, trois conditions doivent être réunies. Il faut d'abord séparer les sphères personnelles et professionnelles, ce que déclarent faire trois patrons sur quatre. Ainsi, la majorité d'entre eux n'a pas remis en question le pilotage de leur entreprise à la suite de la naissance de leurs enfants ou de leur divorce.
Pour que la famille reste un sas de décompression, l'âge des enfants compte aussi. « Les dirigeants qui ont des enfants de plus de 25 ans ont des niveaux de satisfaction plus importants ». La famille peut plus difficilement jouer son rôle de soutien, d'amortisseur pour les chefs d'entreprise de moins de 45 ans qui ont des enfants de moins de 10 ans, nécessitant plus de temps et d'énergie.
Enfin, la présence d'un organe de gouvernance, afin de garantir des prises de décisions de façon indépendante et réfléchie, participe à accroître la satisfaction des dirigeants.
Plus difficile pour les femmes
L'étude montre que les femmes doivent relever plus de défis. Les compagnons, salariés à plein temps, gèrent moins l'intendance du foyer « 39 % des conjoint(e)s ne s'occupent pas de la gestion familiale lorsqu'il s'agit d'une dirigeante, contre 10 % des conjoint(e)s pour les dirigeants »,
Pour s'en sortir, la dirigeante, qui travaille en moyenne 40 heures par semaine, doit se résoudre à déléguer. En 2020, je me suis rendu compte que la priorité est autant mon entreprise que mes enfants. Je m'organise donc pour passer le mercredi matin avec ma fille et préserver plus de sorties familiales », explique une entrepreneuse. Dans sa quête du bonheur, elle avoue manquer de loisirs personnels pour déconnecter totalement.