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Le pouvoir d'achat - une notion pertinente ?


La meilleure façon d'améliorer le pouvoir d'achat des Français

Pour rendre du pouvoir d'achat à nos compatriotes, le meilleur moyen est de baisser les dépenses de l'État en concentrant l'effort sur les rentes publiques.

Pour Emmanuel Macron, dont la popularité est désormais au plus bas , un moyen de retour en grâce, de rachat, est l'augmentation du pouvoir d'achat des Français. C'est d'autant plus logique que le but de l'économie est la consommation et donc le pouvoir d'achat de la population. Le problème, pour lui, tient à la possibilité qu'il a, en tant que dirigeant politique, de réaliser cet objectif.

Le pouvoir d'achat échappe assez largement aux décideurs politiques.

Derrière le caractère polémique de ce propos politique se trouve une vérité économique incontestable : par-delà les déclarations solennelles, le pouvoir d'achat échappe assez largement aux décideurs politiques. Il traduit, en effet, avant tout l’efficacité de l’appareil productif, c’est-à-dire l'évolution de la productivité globale des facteurs.

La croissance, mère des batailles

La mesure concrète de cette évolution passe par celle de la croissance. Pour vérifier cela, il suffit de se reporter aux séries longues de pouvoir d'achat établies par l'Insee. En 1962, au coeur des 30 glorieuses, il a augmenté de 10,2 % ; en 1972, à la veille du choc pétrolier, cette hausse était encore de 5,6 %. En 2002, elle n'était plus que de 3 % et en 2012, le pouvoir d'achat a reculé de 0,4 %. Les gains de pouvoir d'achat se sont amenuisés du fait d'une croissance de long terme, d'une « croissance potentielle » selon l'expression consacrée, de moins en moins élevée. En outre, ces gains sont impactés par la conjoncture, se redressant dans les périodes favorables du cycle comme en 1990, 1999 ou 2007 et subissant les contrecoups des ralentissements conjoncturels.

Prendre aux uns pour donner aux autres

Certes, la façon de distribuer/redistribuer les revenus a un rôle non négligeable, mais il ne faut pas se tromper sur elle. La caractéristique de la redistribution est, par définition, de prendre aux uns pour donner aux autres. Baisser les impôts tout en préservant les finances publiques revient à prendre grosso modo aux fonctionnaires pour favoriser les contribuables. Baisser les impôts sans toucher à la dépense revient à prendre aux contribuables de demain pour favoriser ceux d'aujourd'hui.

Celà étant posé, que pouvons-nous suggérer à Emmanuel Macron, alors même que les circonstances ne sont guère favorables ?

Facture énergétique

Qu'il nous soit dès lors permis de lui proposer trois directions.

D'abord, en toute priorité, il lui faut éviter la facilité consistant à faire porter à la génération future le coût de sa reconquête de l'opinion. Baisser sans accompagnement les impôts sur les carburants laisserait à celle-ci le double fardeau d'une dette financière et d'une dette écologique accrues.

Le bon moyen de redistribuer est d'utiliser au maximum la concurrence

Réduire les rentes

Ensuite, en termes de redistribution, il lui faut utiliser au maximum la concurrence. Depuis les écrits de David Ricardo au début du XIXe siècle, on sait que les perdants de la concurrence sont ceux qui disposent d'une rente, c'est-à-dire de la possibilité de bénéficier de revenus supérieurs à leur contribution à la création de richesse. 

Enfin, il lui faut répondre à l’exaspération fiscale. Cela suppose de revenir en arrière, non pas sur la taxation du carbone, mais sur les impôts généralistes, tout en évitant de creuser le déficit. Cela impose de réduire la dépense publique en centrant cette réduction sur la suppression des rentes publiques, c'est-à-dire de tous les statuts, rigidités, protections qui font que cette dépense est si élevée.

Comment rendre du pouvoir d'achat durable aux Français

Alors que le gouvernement multiplie les chèques pour contrer les tensions inflationnistes, il serait dommage de se limiter à ces mesures sans envisager des réformes en profondeur susceptibles de redonner du pouvoir d'achat aux Français. En ce début d'année, nous formulons le voeu que notre gouvernement s'inspire de quelques idées créatrices de valeur pour tous les ménages dans les domaines du logement, des retraites et de la fiscalité de production et des produits - des idées chiffrées ci-après.

Indemnité carburant de 100 euros, bouclier tarifaire sur l'énergie, chèque bois, aides pour le covoiturage, les dispositifs de soutien au pouvoir d'achat des ménages se multiplient en même temps que les facilités de paiement et l'étalement du paiement des cotisations ciblent des professions comme celle des boulangers accablés par la hausse des prix de l'énergie. Dos au mur de la dynamique conjoncturelle, notre gouvernement n'a que cette corde à son arc à dégainer faute de s'être attelé de manière durable aux réformes dont la France a besoin dans des domaines clés.

1. Un droit des sols plus souple

Coté logement, sa part dans le budget des ménages est passé de 11 % en 1959 à près de 28 % en 2021. Si l’augmentation du coût du logement , est un phénomène global elle pèse plus largement sur les ménages hexagonaux. . Se loger coûte 2,6 % du revenu en plus en France par rapport à la moyenne de l'Union européenne, soit un surcoût annuel de 1.100 euros par ménage. Un droit des sols plus souple, tel que le connaissent nos voisins allemands, réduirait les inégalités matérielles et patrimoniales entre ménages. Il permettrait aussi aux locataires d'accéder à des logements moins chers. En période d'inflation, c'est un levier pour redonner du pouvoir d'achat.

2. Aligner les impôts sur la consommation

Les impôts sur la consommation sont plus élevés en France (12,3 % du PIB en 2021) que dans l'UE (11,3 %). Le surcoût moyen est de 600 euros par an pour un ménage. Il est lié aux taxes sur les produits autres que la TVA. Elles renchérissent notamment l'énergie, l'immobilier, les assurances, les tabacs. Elles représentent 4,9 % du PIB en France, contre 3,9 % dans l'UE.

Il faudrait stopper la mise en place de nouvelles taxes sur les produits (hors TVA) et les augmentations de taux. L'accroissement des recettes des administrations devrait se faire par élargissement des assiettes de taxes préexistantes, pour éviter le mitage fiscal et la multiplication de taxes particulières.

3. En finir avec la surfiscalité de production

La surfiscalité de production pénalise un salarié moyen de 900 Euros par an, si l’on compare la France à l’UE . Vis-à-vis de l'Allemagne, la perte est même de 1.700 euros. Il faut poursuivre la baisse des impôts de production, par ailleurs délétère pour la production.

4. Instaurer un système de retraite mixte

Enfin, un système de retraite mixte - avec deux tiers de répartition et un tiers de capitalisation - permettrait de distribuer les mêmes retraites en réduisant les cotisations de 28 à 22 % des salaires bruts. La situation actuelle représente une taxe implicite de l'ordre de 6 % des salaires bruts, soit un coût annuel de 1.700 euros nets d'impôts pour un salarié moyen. Pour y arriver, la solution la plus judicieuse serait de créer une Retraite additionnelle des salariés, sur le modèle de la capitalisation collective qui existe dans le public (RAFP)

Au total, ce sont 4.300 euros qui pourraient être rendus à chaque ménage français. Les efforts pour dégager ces marges de manoeuvre financières sont considérables mais le jeu en vaut la chandelle.

 

Quelles clés pour s’adapter dans un environnement complexe ?

Comment réagir face aux défis de la transition énergétique ? Comment se positionner dans un environnement économique et politique instable ?

Comment exploiter au mieux les opportunités d’innovation dans chaque secteur ? 

 

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