Le profil des directeurs juridiques doit désormais conjuguer l'international et le terrain. Une expérience en cabinet d'avocats est appréciée. Autres atouts indéniables : savoir communiquer au plus haut niveau de l'entreprise et maîtriser l'environnement business.
Fini l'image surannée du directeur juridique retiré dans son bureau, faisant grandir en interne les collaborateurs qui lui succéderont un jour !
« On cherche désormais de vrais leaders ». dirait un chasseur de tête. Garant du contrôle des risques, le directeur juridique doit de plus en plus souvent accompagner de son savoir les prises de décision des instances de direction.
Les sociétés recherchent pour cette fonction des compétences stratégiques et la capacité à communiquer au plus haut niveau de l'entreprise.
Son champ d'activité est transverse : du contract management à la compliance en passant par la protection des données personnelles.
Les entreprises attendent du juriste de demain de la flexibilité, de l'agilité et des compétences transverses.
Communément au codir, plus rares au comex !
Plus que jamais expert généraliste du droit, le directeur juridique doit désormais apporter à l'entreprise sa vision stratégique.
Il est considéré comme un dirigeant à part entière. Capable de traiter toutes les questions juridiques, dans un environnement réglementaire de plus en plus strict, il sait s'entourer de consultants externes, aux expertises de plus en plus fines.
Autrefois rattaché au directeur financier ou au secrétaire général, le directeur juridique est désormais majoritairement dans le giron de la direction générale.
Plus de la moitié des directeurs juridiques en France sont membres du comité de direction aujourd'hui, mais il est encore rare de les retrouver au comex. Leur demande de rattachement à la direction générale constitue une demande légitime, compte tenu de leur implication croissante dans le business.
Au quotidien, le directeur juridique doit avoir des compétences en management. Ce sont parfois des dizaines de personnes qui reportent au directeur juridique. Celui-ci doit assurer le management direct de ses équipes, mais aussi le management transverse avec les opérations. Il doit optimiser la multiplicité des compétences et des savoirs de son équipe, dans un contexte de pression des coûts.
Anglais, terrain et environnement multinational
Pour développer sa carrière aujourd'hui, le directeur juridique ne peut faire l'impasse sur l'international, Pour les accompagner dans leur développement à l'étranger, les sociétés veulent un directeur juridique capable de formuler des recommandations sur les marchés, les réglementations et la conformité hors de France et d'Europe.
Au-delà d'une bonne maîtrise de l'anglais, le futur directeur juridique doit savoir évoluer dans un environnement multinational. L'expérience internationale est exigée pour rejoindre un groupe de dimension internationale ou une filiale française d'un groupe anglo-saxon, où il sera rattaché au General Counsel britannique ou américain. Si la mode est au diplôme anglo-saxon chez les avocats et les juristes, un tel titre n'est pourtant pas indispensable. Une expérience dans un cabinet américain ou une entreprise internationale sera tout aussi concluante !
Quand l'opportunité se présente en interne pour exercer à l'étranger, les juristes doivent savoir la saisir. C'est le meilleur moyen pour eux d'acquérir une bonne connaissance de systèmes juridiques différents. Lors du recrutement d'un directeur juridique, on se trouve en concurrence avec d'autres candidats, parfois de nationalités différentes, susceptibles d'être plus mobiles et d'avoir une meilleure connaissance de l'anglais.
Les cabinets d'avocats, des viviers naturels
Autre signe distinctif du futur directeur juridique, activement recherché : l'aptitude à comprendre le business, à la mode anglo-saxonne. Lors d'un recrutement, les sociétés privilégient le candidat qui connaît déjà le secteur. C'est particulièrement vrai pour les entreprises des secteurs réglementés, notamment pharmaceutique ou bancaire, mais cela joue aussi dans le monde du luxe, des médias, de la grande distribution, etc.
Peuvent s'ajouter enfin des demandes d'expertises spécifiques, par exemple sur la pratique des opérations de fusion- acquisition, la propriété intellectuelle, ou la compliance. Un traditionnel cursus en droit, doublé d'un parcours plus business et couronné d'un diplôme d'école de management ou d'un MBA, est très apprécié.
Les cabinets d'avocats constituent des viviers naturels pour le recrutement de directeurs juridiques, à condition que le transfert vers l'entreprise se fasse assez tôt, après six ou sept ans d'expérience idéalement. Un passage chez le régulateur peut être également valorisé, étant donné l'importance croissante des questions de compliance.
À noter
53 % des directeurs juridiques sont rattachés à la direction générale et à la présidence et 75 % ont un périmètre géographique qui s'étend au-delà de la France.