Du commerce de bouche à la PME industrielle, près d’un millier d’entreprises sont vendues, chaque année, à la barre du tribunal de commerce.
Racheter une société défaillante plutôt qu’une entreprise en bonne santé peut se révéler une excellente opération financière pour un repreneur. « Les entreprises en redressement judiciaire sont nettement moins chères ». Autre avantage de taille par rapport à une société « in bonis » (ndlr : en bonne santé), vous choisissez le périmètre de reprise : salariés, stocks, matériel… » En clair, vous reprenez les actifs mais pas les passifs de la société.
On ne s'improvise pas repreneur de ce type d'entreprise !
Une opération tout bénéfice, alors ?
« Attention, ce n’est pas le prix d’acquisition que vous devez prendre en compte, mais l’argent qu’il faudra investir pour la relancer.
Vous devrez redémarrer la R&D, renouveler l’outil de production… et communiquer.
« En cas de dépôt de bilan, l’image de marque de la société peut être affectée, en particulier en B to C. Il faudra du temps pour restaurer la confiance ».
Le risque social doit également être appréhendé. Il faudra faire preuve de pédagogie auprès du personnel pour les faire adhérer à votre plan de restructuration.
Bref, on ne s’improvise pas repreneur de ce type d’entreprise.
Les cadres qui quittent le salariat auront tout intérêt à se tourner vers des sociétés en bonne santé. Ce sont d’ailleurs généralement des personnes morales, des entreprises issues du même secteur d’activité et dotées de moyens financiers solides qui se portent acquéreurs d’entreprise en difficulté.
Où trouver des entreprises à reprendre ?
Comment les trouver, ces sociétés défaillantes ? Le placement en redressement judiciaire est rendu public par le tribunal de commerce. La meilleure source d’information est donc infogreffe.fr, service d’information des greffes des tribunaux. Les abonnés sont avertis à J+1 de toute modification concernant une entreprise : cessation de paiement, redressement, liquidation…
Vous trouverez également des annonces dans le Bodacc (bulletin officiel des annonces civiles et commerciales. De son côté, l’administrateur judiciaire chargé de trouver de potentiels repreneurs lance un appel d’offres en publiant des annonces dans la presse économique, locale et professionnelle. Commence alors la course de vitesse. Les candidats ont en général de un à quatre mois pour monter leur dossier.
Les étapes à suivre
Vous devez d’abord faire un audit approfondi de l’entreprise et évaluer son potentiel pour vérifier qu’elle soit viable sur le long terme. « Le preneur doit avoir un profil pluridisciplinaire. Sinon, il doit constituer une « équipe de choc » avec un financier et un commercial ». Outre la consultation des documents juridiques, commerciaux et financiers fournis par l’administrateur judiciaire, vous devrez vous rendre dans la société.
« Il est compliqué de faire un audit car l’entreprise est désorganisée. Il faut chercher à discuter avec un maximum d’interlocuteurs –cadres, représentants du personnel- pour ne pas avoir que la parole du dirigeant. Il est essentiel d’être diplomate et de valoriser ses points forts, en particulier si on est contacté par le juge-commissaire. »
L’examen du stock, du matériel, des contrats vous permettra de monter un business plan et un plan de sauvegarde de l’emploi. Il ne vous restera plus qu’à fixer la somme que vous envisagez d’investir pour déposer votre offre au tribunal. Vous passerez ensuite un « grand oral » devant le tribunal de commerce pour défendre votre projet. Sachez que, outre la somme proposée et la crédibilité de votre business plan, le nombre d’emplois conservés est un critère majeur pour le tribunal qui choisira le repreneur. A vous de vous différencier de vos concurrents.
Les étapes incontournables pour réussir sa reprise d’entreprise
Une fois ces prérequis remplis, le repreneur doit analyser ses motivations, ses objectifs, étudier ses forces et ses faiblesses et éventuellement réaliser une ou plusieurs formations spécialisées.
A suivre ...