Se procurer un revenu complémentaire, avoir un job étudiant, tester un marché, monétiser son hobby… : le statut d’auto-entrepreneur recouvre une multitude de réalités. Rien n’est plus faux que le mythe du coursier, ni la croyance selon laquelle les auto-entreprises seraient un épiphénomène.
La preuve d’un dynamisme entrepreneurial
Depuis la création de ce statut, la hausse des créations des micro-entreprises est régulière, et la pandémie ne l’a pas stoppée. Sur les sept premiers mois de 2021, ce sont 386 000 auto-entreprises qui se sont créées. Il s’agit donc d’un phénomène durable, qui se confirme d’année en année. A noter qu’en 2020, les créations d’entreprise ont baissé dans les grands pays européens, sauf en France, où elles ont progressé de 4 %, portées par les micro-entreprises avec 9%. .
Un véritable choix de vie
Alors comment l’expliquer ? Ce n’est pas à cause de la pandémie que certaines personnes auraient été contraintes de créer leur propre activité, ce n’est pas non plus à cause de la pandémie qu’elles en ont eu l’idée. La vérité est que de nombreux Français sont prêts à franchir le grand saut de l’entrepreneuriat, mais qu’ils hésitent souvent durant plusieurs années. Ainsi, si l’idée germait depuis longtemps dans leur esprit, la pandémie a été pour beaucoup le déclencheur psychologique qui les a poussés à sauter le pas. Le statut simple de micro-entrepreneur est pour eux l’occasion de se lancer sans grand risque et de tester ainsi leur appétence pour l’aventure entrepreneuriale.
Une entreprise à part entière
Affirmons haut et fort que les auto-entrepreneurs ne viennent en aucun cas supplanter le travail de salariés existants. Plus de 40 % d’entre eux ont un double statut salarié / auto-entrepreneur. Quant à ceux qui choisissent d’en faire leur métier principal, tels que jardiniers, coiffeurs à domicile ou couvreurs par exemple, ils l’exerceraient de toute manière.
Leur taux de prélèvement global pour les charges sociales s’élève à environ 25 % maximum de leur chiffre d’affaires, selon qu’ils vendent des biens ou qu’ils font de la prestation de services. En revanche, rappelons qu’ils ne peuvent déduire aucun frais. Quant à la TVA, ils ne facturent pas, mais ils ne la récupèrent pas non plus, sauf s’ils dépassent, comme les autres, les seuils d’assujettissement.
Ce statut simple n’est en conséquence absolument pas discriminant par rapport à d’autres professionnels qui ont créé leur entreprise avec un statut plus « classique ». Une auto-entreprise est une entreprise individuelle à part entière, mais dont l’administratif a été simplifié.
La plupart des auto-entrepreneurs ont la phobie de tout ce qui touche de près ou de loin à l’administratif ! Ce statut est très intéressant non seulement pour ces entrepreneurs individuels mais également pour l’économie, puisqu’il donne la possibilité à des personnes qui n’ont pas envie de supporter toute la tracasserie administrative française de se lancer et de créer leur propre activité.
Les activités requérant un niveau d’étude élevé caracolent en tête
Pour certains, la micro-entreprise permet de satisfaire un hobby, ou de se créer des revenus complémentaires. Dans ce cas effectivement, ce sont des « petits jobs ». En revanche, ce statut est parfaitement adapté aux métiers pouvant être réalisés individuellement et en complète indépendance, que ce soient des emplois manuels ou de conseils : réparateurs de vélos ou de téléphones portables, consultants, commerce de pierres semi-précieuses, fabrication artisanale personnelle… Ce statut traduit la volonté de nombreux « travailleurs » de n’avoir de compte à rendre qu’à leurs clients, et de donner davantage de sens à leur travail.
Même si effectivement le nombre de coursiers a augmenté pendant la crise grâce au click and collect, qui est venu accélérer le phénomène de plus long terme d’achats sur internet, ceux-ci ne sont pas du tout majoritaires. Ce sont les activités spécialisées, scientifiques et techniques qui caracolent en tête avec 95 000 nouvelles immatriculations en 2020 ; et globalement, les activités de « soutien aux entreprises » représentent le double des créations dans le transport, hausse également largement confirmée sur le 1er semestre 2021. Ces catégories requièrent souvent un niveau d’étude assez élevé.requièrent souvent un niveau d’étude assez élevé.