Quels sont les traits communs des entrepreneurs qui veulent réussir ?
Quelque chose de la pulsion vitale pour exprimer sa créativité…
Indéniablement, un trait commun, c'est une volonté de vivre sa vie totalement et de se réaliser. Ils essaient de créer un monde avec leurs propres règles, de s'entourer de gens choisis, de travailler avec des équipes qui leur correspondent. Certains veulent d'emblée devenir entrepreneurs, d'autres l'ont découvert au cours de leurs parcours.
Quelques-uns essayent le salariat, mais n'en ont pas supporté les règles car ils ont tous besoin de pousser les murs.
Un autre trait commun, c'est l'ambition de réussir, la vision internationale, le fait de se dire que rien n'est impossible. Et s'ils ont souvent connu des galères, ils ne craignent pas l'échec. Ils s'adaptent, opèrent des changements de stratégie. Ils veulent devenir leader mondial par exemple et sont prêts à accepter de ne plus être aux manettes s'il le faut lorsque leur groupe sera numéro un mondial.
Existe-t-il une recette pour la réussite entrepreneuriale ?
Il y a certainement des ingrédients, mais chacun a sa propre recette. Il faut de l'envie, du plaisir, de la pugnacité, une personnalité capable d'entraîner les autres, d'emmener avec soi ses équipes et ses clients, être capable de partager et de récompenser ... Et surtout d'anticiper.
Ce qui ne marche pas, c'est l'entêtement. Il faut savoir persévérer sans se bloquer. Et si on va dans le mur, ne pas hésiter à voir d'autres opportunités.
Les qualifieriez-vous d'esprits libres ?
On les appelle « libertaires des temps modernes ». C'est certain, ils partagent un libre arbitre très fort. Ils sont prêts à écouter les conseils mais ne les suivent pas forcément. Ils sont tournés vers l'avenir, capables de prendre des décisions sans regret, de prévoir et de contourner les difficultés. Cette faculté d'anticipation est nécessaire avec l'accélération du business.
Il faut être capable de réagir au jour le jour, tout en ayant une vision à long terme.
Cette génération est-elle différente de la précédente ?
Un changement flagrant, c'est la création à plusieurs. En famille ou pas, avec des copains d'école ou autres, ils acceptent aujourd'hui plus volontiers de s’associer. Les entrepreneurs étaient autrefois plus solitaires. Tous m'ont aussi étonné par leur maîtrise du storytelling. Se raconter est devenu une nécessité, mais ils le font avec une certaine franchise. Ils ont une posture plus libre que leurs aînés.
En ce qui concerne leur management, je ne dirais pas qu'ils sont moins directifs. Leurs collaborateurs ont changé. Ils travaillent avec des Millennials et intègrent, par exemple, les notions d'entreprise libérée et du sens à donner à son travail.
L'accompagnement joue-t-il un rôle
Tous soulignent l'importance de l'accompagnement. Grâce aux réseaux, aux business angels et aux investisseurs, ils ont acquis une culture entrepreneuriale.
Aujourd'hui, par exemple, ils n'ont plus peur d'ouvrir leur capital pour grandir, tout en conservant le contrôle de leur boîte.
Existe-t-il un facteur chance ?
La majorité dit que non, que la chance est une disposition, une posture et que le plus important est de savoir identifier les signaux positifs, d'initier des rencontres… Mais pas tous, certains reconnaissent que oui, la chance existe. Selon eux, il ne faut pas confondre chance et opportunité.
Et pour forcer la chance, il faut essayer plusieurs fois.